Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal courant qui affecte les femmes en âge de procréer. En France, le SOPK touche environ 10% des femmes, ce qui représente près de 1,5 million de personnes.
Ses principaux symptômes sont :
- Des cycles menstruels irréguliers, des règles abondantes, longues, imprévisibles ou inexistantes
- Difficulté à tomber enceinte
- Acné ou une production de sébum importante
- Hirsutisme : une pilosité excessive sur le visage ou le corps
- Une perte de cheveux (alopécie androgénie)
- Une prise de poids
Les causes
Le syndrome des ovaires polykystiques est dû à un déséquilibre hormonal d’origine ovarienne et/ou hypophysaire.
Deux hormones, les FSH et LH orchestrent le cycle féminin. Selon leurs variations, elles modulent la production d’autres hormones produites par les ovaires et déclenchent l’ovulation.

En cas de SOPK, les taux de LH et FSH sont perturbés, l’ovaire ne reçoit pas les bons messages.
L’ovaire produit alors en excès des androgènes, ce qui perturbe le processus d’ovulation. Cette hyperandrogénie bloque la maturation folliculaire et les follicules immatures s’accumulent sur les ovaires, et peuvent être observés à l’échographie comme des “ovaires polykystiques”. Ces follicules ne parviennent pas à mûrir complètement, ce qui entraîne une ovulation irrégulière ou absente.

L’hyperandrogénie aggrave la résistance à l’insuline, ce qui oblige le pancréas à en produire davantage pour maintenir la glycémie à des niveaux normaux. Cette augmentation de l’insuline stimule également la production d’androgènes par les ovaires, créant ainsi un cercle vicieux qui aggrave les symptômes du SOPK et accroît le risque de complications métaboliques.
Une surproduction d’insuline a un impact sur le foie : celui-ci produit moins d’hormones SHBG qui permettent de réguler les effets de la testostérone.
Nous avons ainsi un cercle vicieux qui aggrave les symptômes du SOPK et accroît le risque de complications métaboliques.
Autres facteurs renforçant le SOPK
Le SOPK peut être exacerbé par plusieurs facteurs qui maintiennent un cercle vicieux dans l’organisme. Les identifier vous permettra d’avoir une meilleure compréhension de votre SOPK, de ses perturbations hormonales et métaboliques, et vous pourrez mieux les gérer, avec l’aide de spécialistes.
La résistance à l’insuline
La résistance à l’insuline entraîne une augmentation de la production d’insuline par le pancréas. Des niveaux élevés d’insuline peuvent stimuler les ovaires à produire davantage d’androgènes. . Le SOPK peut également être associé à un faible nombre de globulines liant les hormones sexuelles (SHBG), ce qui peut entraîner une augmentation des hormones androgènes circulantes et aggraver les symptômes du SOPK.
Cette surproduction d’androgènes peut aggraver les symptômes du SOPK tels que l’hirsutisme (croissance excessive des poils), l’acné et la chute de cheveux.
Indicateurs en plus de ceux du SOPK : éventuel surpoids, prise de sang indiquant une résistance à l’insuline et une hyperglycémie, diagnostic de pré-diabète.
L’inflammation chronique
L’inflammation chronique peut stimuler la production d’androgènes par les glandes surrénales et les ovaires, ce qui peut entraîner des déséquilibres hormonaux. Elle perturbe également le métabolisme lipidique, conduisant à une accumulation de graisse dans les tissus, ce qui est associé à une résistance à l’insuline et à des complications métaboliques.
Indicateurs en plus de ceux du SOPK : fatigue, problèmes intestinaux type syndrome de l’intestin irritable ou ballonnements, douleurs articulaires, problèmes de peau chronique (eczéma, psoriasis…)
La fatigue surrénalienne
Les glandes surrénales sont des glandes endocrines situées au-dessus des reins, et elles sont responsables de la production de diverses hormones, y compris le cortisol et les androgènes. Un stress chronique peut entraîner une surstimulation des glandes surrénales, les poussant à produire continuellement du cortisol en quantités excessives.
Indicateurs en plus de ceux du SOPK : anxiété, dépression, une grande difficulté à gérer le stress, de la fatigue, insomnies
L’hypothyroïdie
L’hypothyroïdie est lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormones thyroïdiennes. L’hypothyroïdie va impacter la sensibilité à l’insuline, la dysfonction ovarienne et la régulation hormonale et le métabolisme.
Indicateurs en plus de ceux du SOPK : fatigue, prise de poids, frilosité, difficulté de concentration et trouble de la mémoire, troubles du rythme cardiaque, prise de sang qui atteste les taux de TSH, T3 et T4 libre
Cas particulier : le post-pilule
Après l’arrêt de la contraception hormonale, certaines femmes peuvent développer des symptômes de SOPK. Les fluctuations hormonales induites par l’arrêt de la pilule peuvent perturber l’équilibre hormonal et déclencher des symptômes du SOPK. Il faut s’armer de patience en attendant que l’équilibre du corps se rétablisse.
Les conséquences
Les personnes atteintes du SOPK sont davantage susceptibles de développer d’autres problèmes de santé, notamment :
- Un diabète de type 2
- Une hypertension artérielle
- Une hypercholestérolémie
- Une cardiopathie
- Un cancer de l’endomètre (cancer de la paroi interne de l’utérus).
- Anxiété, dépression, image corporelle négative
Comment le diagnostiquer ?
Si vous pensez être atteinte de ce syndrome, consultez un gynécologue et ou un endocrinologue.
Le diagnostic du SOPK est réalisé sur la base des critères de diagnostic de Rotterdam, deux des 3 critères suivants doivent être présents :
- Trouble de l’ovulation : peu ou pas d’ovulation, cycles très courts ou cycles très longs, cycles irréguliers, voire absence de règles.
- Hyperandrogénie clinique ou biologique : augmentation de la testostérone dans le corps, pilosité excessive, acné, production de sébum importante, perte des cheveux (alopécie androgénique).
- L’aspect morphologique des ovaires à l’échographie par voie vaginale : avec la présence de nombreux follicules.
Une analyse de sang est vivement recommandée, en dosant :
- La testostérone
- LH/FSH
- DHEA
- Delta-4-androsténèdione
- AMH
- Prolactinémie
- 170H progestérone
- Cortisolémie
- SHBG
- Bilan thyroïdien (TSH, T3 et T4 libre)
- Glycémie et HOMA
Quelle prise en charge du SOPK ?
- Prise en charge allopathique : il est souvent prescrit un traitement anti-androgénique en association avec un oestroprogestatif dans les cas d’hirsutisme significatif.
- Prise en charge naturelle : l’accompagnement du SOPK avec la naturopathie sera plus long qu’un traitement allopathique car il vise à rééquilibrer l’organisme en profondeur en abordant les causes sous-jacentes, plutôt que de simplement atténuer les symptômes de manière rapide et superficielle. L’accent sera aussi mis sur l’alimentation et la gestion du stress. La réflexologie et l’acupuncture montrent également des résultats intéressants.